lundi 14 avril 2014

Episode 4 : L'Enlèvement

Je voudrais faire une petite mise au point sur ma façon de procéder pour sélectionner les manuscrits. La sélection se fait, en fait, dès les premières pages, en général le premier tiers. On a déjà, à ce stade, une pleine visibilité du style de l’auteur. Du point de vue récit, on est également en mesure de savoir si l’on a envie de lire la suite ou non. La lecture, je le dis et le répète, doit rester un plaisir et il y a une différence nette entre « intriguer » son lecteur (sentiment positif) à l’aide d’indices disséminés dans le récit et susciter l’incompréhension (sentiment négatif) par des scènes trop rapides ou des réactions mal expliquées ou autres...
 
 
Je fonctionne de la même façon avec les livres publiés que je lis en parallèle. Un livre qui ne m’accroche pas, je l’abandonne. Vous comprendrez donc que, me devant d’être encore plus exigeante avec les manuscrits que je reçois (n’oublions pas qui paye, encore une fois), un récit qui ne m’emballe pas dès les premières lignes, je ne compte pas l’éditer. Je ne le lis donc pas jusqu’au bout et laisse la chance à d’autres !
 
 
Il en est de même pour ceux qui m’emballent, même si ceux-là, je les lis jusqu’au bout puisque j’en ai envie — j’ai envie de connaître la fin, évidemment —, je sais déjà depuis longtemps que la réponse sera positive. D’ailleurs, je l’annonce souvent déjà à l’auteur à ce stade.
  

mercredi 2 avril 2014

Episode 13 : Le message

annule et remplace le précédent post pour ceux qui l'avaient déjà lu... voici quelque chose de plus approprié, le précédent post était bien trop emporté et sujet à incompréhension non voulue ! Veuillez m'excuser ! ^_^

Voici un conseil pour ne pas passer à côté d'une opportunité d'édition.
Je sais que ça prend beaucoup de temps tout ça, mais ça pourrait vous aider. Libre à vous d'en tenir compte ou pas, évidemment. Pour votre envoi de manuscrit :

 Classez les maisons par groupe d’importance :

 1er groupe : les très grandes maisons d’édition, celles qui placent leurs livres en tête de gondoles justement (ce sont souvent celles malheureusement qui répondent le plus tard voire pas du tout...) 

2e groupe : les grandes maisons d’édition spécialisées, celles qui sont dans les rayons des toutes les librairies et qui ont une ligne éditoriale spécifique et dans laquelle votre manuscrit entre.

3e groupe, 4e groupe, etc. : les petites maisons d’édition dans l’ordre d’importance que vous leur donnez (ici vous continuerez à cibler les lignes éditoriales correspondant à votre manuscrit)

 Dans chaque groupe, pour n’importe laquelle des maisons qui vous répondra positivement vous  recevrez son contrat et devrait le signer dans le temps imparti, en général 1 mois (si les termes vous agréent évidemment, ça, c’est un autre point). Donc, classez bien vos choix de maisons selon l’importance que vous leur accordez !
Et lisez bien le contrat, mais ça c'est un point que j'aborderai plus en détail dans un autre post !

 C’est pourquoi, en commençant par le premier groupe ou le deuxième... etc., selon votre ambition et la confiance que vous placez dans votre texte. Vous attendrez les réponses respectives avant d’envoyer à un nouveau groupe de maisons.

Alors oui, ça prendra énormément de temps. Donnez-vous par exemple un bon 6 mois pour attendre les retours du premier groupe. Si pas de réponse, passez au groupe suivant. Ensuite entre 3 et 6 mois d'attente devrait suffire pour les autres groupes !

lundi 31 mars 2014

Episode 6 : L'Ombre de la Mort

Le côté moins sympa du job, c’est que je me suis engagée à argumenter mes réponses négatives, mes refus de manuscrit. À bas, les phrases bateau « malgré toutes ses qualités, bla, bla... » ou « comprenez que nous devons être très sélectif, bla, bla », dans le premier cas, ils n’ont pas aimé, dans le deuxième, ils n’ont même pas lu...
Souvenez-vous, l’Art Français de la Guerre d’Alexis Jenni, Goncourt 2011. Ce prof de SVT avait envoyé 17 fois son manuscrit à la même maison d’édition avant qu’il soit finalement lu et apprécié à sa valeur...
 
Voici ma façon de procéder : dans ma maison à compte d’éditeur, c’est moi qui paye, ça vous l’avez compris dans l’épisode 1.
Je lis le manuscrit, si je suis de suite conquise, vous recevrez un avis positif avec acceptation de votre manuscrit.
Si j’ai bien aimé globalement, mais n’ai pas eu de coup de cœur, je vais demander l’avis d’un second lecteur choisi par moi-même dans ce qui me semble être le cœur de cible de votre ouvrage (jeunesse, adulte, homme, femme...)
Si je n’ai pas aimé, vous recevrez un avis négatif relevant les points en terme de style et de récit qui m’ont gênée. En général, quand ça ne m'emballe pas, je ne vais pas au bout. Vous comprendrez qu'il y a d'autres manuscrits à lire et le but est que je sois complétement emballée, évidemment.
Quand vous m’envoyez votre manuscrit, je m’engage à le lire et vous vous attendez à une réponse sincère et honnête de ma part comme indiqué sur le site internet de ma maison. Il n’y aura pas de phrase hypocrite et bateau.
J’essaie dans la mesure du possible de prendre des gants, mais il est difficile de faire comprendre son point de vue en utilisant des phrases généralistes... Je sais également qu’il est difficile pour un auteur de comprendre le point de vue d’un lecteur. On ne voit pas toujours pourquoi ce qui nous semble « couler de source » n’est pas aussi limpide pour le lecteur. N’oubliez pas que vous en savez beaucoup plus que lui et que vous devez l’aider à entrer dans votre monde !
Après, et c’est un autre problème, il faut aussi savoir accepter les critiques et s’en servir pour s’améliorer !
Évidemment, outre le style, aimer ou ne pas aimer le récit en lui-même est tout à fait subjectif et dépendant de l’histoire passée, présente et future du lecteur ainsi que de tout ce qu’il a pu voir et lire auparavant.

Un dernier conseil :
Je ne saurais que trop vous conseiller de relire et corriger ou faire relire et corriger par un/des tiers votre ouvrage avant envoi à une maison d'édition car un manuscrit truffé de fautes, avec des mots doubles ou manquants, des phrases sans queue ni tête, ne fait malheureusement jamais bonne impression... N'oubliez pas que nous sommes avant tout des lecteurs !
 
Désolée pour le titre qui fait peur, je sais ce que c'est que de recevoir une critique négative de son ouvrage...ça fait mal !

mercredi 19 mars 2014

Episode 5 : Le diable du New Jersey

(Oui, je sais, il manque l’épisode 4, mais j’avoue que je ne voyais pas quel sujet aborder pour « L’enlèvement »...)
 
Quand j’ai découvert que la guerrière grecque (mais si, celle qui vend des produits culturels en ligne) prenait 50 % de remise libraire (c'est à dire qu'elle ne vous reverse que 50% du prix de vente après un achat passé chez eux) pour vous distribuer sur son site, et bien j’ai du revoir tous mes calculs. J’avais déjà une dent contre eux (multinationale américaine alors que plusieurs sites français font tout aussi bien, tout ça, tout ça, oui je suis chauvine et vive la France !), mais là, j’avoue que j’ai pris une claque. Les sites français ne prennent pas autant...
Et pourtant, il faut bien l’admettre, ce numéro un des ventes culturelles en ligne est un passage obligé pour se faire « voir » sur le net. Mais là, comme dirait mon petit commercial de chez l’imprimeur, Damien, « ah ouais, ils se gavent ». Oui, je crois que c’est le mot.
Alors, voilà, je voudrais passer un petit message. Quand un livre vous fait envie, cherchez donc un peu sur le net si la maison d’édition possède une boutique en ligne, ça ne vous prendra pas longtemps et ça servira à aider les petites maisons à produire d’autres auteurs qui le méritent, plutôt qu’à faire rentrer de l’argent chez la guerrière qui n’en a guère besoin. La plupart des boutiques d’éditeurs s’alignent sur le tarif des grands sites en offrant également les frais de port (c'est le cas de la mienne notamment). Ça représente un coût pour eux, mais beaucoup moins que la vente chez la guerrière qui, m’est avis, se fait souvent à marge nulle voire à perte pour l’éditeur (à moins de mettre son prix de vente plus cher que la moyenne constatée et ça, malheureusement, ça n’aide pas non plus).
 Alors, s'il vous plaît, achetez vos livres chez l'éditeur, ça ne vous coûtera pas plus cher (ou si peu) et vous rendrez un grand service à toutes ces petites maisons ! Alors, elles seront peut-être moins nombreuses à mettre la clé sous la porte...chaque année. 
  

dimanche 16 mars 2014

Episode 3 : Compressions (de César)

Parlons arts plastiques...

Je trouve que les couvertures des livres actuellement se ressemblent toutes ou presque. Une jolie fille photographiée avec une jolie robe ou avec un joli mec, le tout retouché et bien lisse. A croire que tous les livres racontent la même histoire. Des fois, ce sont carrément les mêmes photos simplement travaillées différemment sur les deux couvertures de deux livres n'ayant aucun rapport... 
J'ai voulu faire de mon côté le pari d'une vraie valeur ajoutée à la couverture en faisant appel à des artistes dessinant traditionnellement (ou travaillant si bien à la tablette graphique que ça paraît dessiné au papier/crayon...)
J'ai donc démarché des "dessineux" pour connaître leur tarif. Cette palette s'est étalée du simple au x24 (x24, sérieux...je vous explique pourquoi dans un second paragraphe). Mais la plupart, pour ne pas dire tous, ont demandé une somme forfaitaire. Je me suis donc posée cette question. Pourquoi l' illustrateur devraient être payé au forfait alors que l'auteur est rémunéré au pourcentage du prix de vente ? L'un comme l'autre ont leur avantage et inconvénient. Si le livre ne se vend pas très bien, l'auteur (au pourcentage) ne gagnera pas beaucoup alors que l'illustrateur (au forfait) aura son petit pécule assuré. Au contraire, si le livre marche très bien l'auteur gagnera plus et l'illustrateur restera bloqué à son forfait déjà versé...Vous comprenez ?
Pour définir le tarif que j'étais prête à payer pour une illustration au forfaitaire (puisque tous ont demandé une somme payable directement), j'ai, moi, ramené en pourcentage du prix de vente en extrapolant au nombre de livres que j'espère vendre. Et là encore, je trouve que l'illustrateur est bien mieux rémunéré que l'auteur au vu des sommes qu'il demande. Pourtant, en terme de temps de travail, ça n'a rien à voir. (Oui, je résonne en terme de temps de travail, je suis issue du monde salarié.) Les "dessineux" admettent passer environ 1 à 2 jours sur une illustration de couverture, là où un auteur passe... 6 mois à 6 ans pour écrire un roman ? Comprenez ma façon de voir les choses...
Un illustrateur bossant pour une petite maison a, en effet, tout intérêt à se faire payer le plus cher possible au forfait. Par contre, un illustrateur bossant pour une grande maison ferait mieux de demander un rémunération en pourcentage des ventes. Mais les habitudes ont la vie dure...et finalement, il y a toujours un perdant.
 
Pour en revenir au x24 (je veux dire par là qu'un illustrateur m'a donné un prix 24 fois supérieur au tarif le plus bas que j'ai dégotté), je vous explique parce que ça vaut le détour.
Quand à la vue de ce prix exorbitant, j'ai dit que c'était trop cher, on m'a donné cette raison. "Mais c'est parce qu'on est deux !", donc, sous-entendu, "on double le tarif"...Pardonnez-moi mais je n'ai pu m'empêcher de pouffer de rire en lisant cela. En voilà qui n'ont rien compris à comment marche le commerce...et qui n'ont sans doute jamais été salariés...
Messieurs, dames, doubler un tarif en prétextant que vous êtes deux revient à dire qu'à deux vous mettez deux fois plus de temps pour faire le travail qu'un gars tout seul...cherchez l'erreur. Je veux bien croire que vous ne vous entendez pas très bien, mais ce n'est pas à moi de payer les pots cassés. Excusez-moi mais, dans ce cas, je vais prendre quelqu'un qui bosse seul...au revoir.
 
 


 

vendredi 14 mars 2014

Episode 2 : Gorge profonde

Non, cet épisode n'est pas interdit aux moins de 18 ans (mais si, je sais qu'il y en a qui ont compris...), Gorge Profonde, c'est l'informateur de Fox Mulder...

Et ça ira très bien pour le sujet que je souhaite aborder aujourd'hui. J'ai encore reçu (pour la deuxième fois, mais pour la défense de celui-ci, il ne pouvait pas savoir que c'était la même personne qui se cachait derrière ces deux pages facebook) un message directement posté sur le mur de ma page de la part d'un auteur (que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam, évidemment sinon ça perd tout son charme) pour présenter son livre. Et celui-ci pousse le vice en écrivant en fin de message "Ceci n'est pas une pub, mais une information". Je l’appellerai donc Gorge Profonde pour rejoindre mon fil conducteur. Seulement, monsieur, vous venez me présenter de force (sans que je n'ai rien demandé) un livre dont vous êtes l'auteur et... le vendeur. Pour moi, ce n'est pas de l'information, c'est de la pub. Ce n'est pas la première fois que je reçois ce genre de message que ce soit sur les réseaux sociaux ou sur mes profils lectrice sur divers sites de partage de lecture. Et je trouve que, pour un auteur, c'est se rabaisser bien bas que de faire ce genre de publicité abusive. C'est se rabaisser au niveau de la grande distribution qui fait poster des prospectus dans les boites aux lettres. Mais au moins avec eux, on peut choisir de "ne pas recevoir d'informations commerciales par mail" (mais si, les petites cases à cocher dans les formulaires) ou de coller un autocollant "stop pub" sur notre boite aux lettres. 
Après, je sais, c'est difficile de se faire connaître (j'ai été auteur auto-édité pendant 2 ans, je sais de quoi je parle). Néanmoins, je trouve que c'est un manque de savoir vivre que de venir ainsi polluer les murs et boites des gens contre leur gré. Et je ne suis pas sûre que ce genre de publicité porte ses fruits. Si ? Au vu du rapide sondage que j'avais lancé, il y a quelques temps, nombreux étaient les auteurs, blogueurs et lecteurs qui confortaient mon idée.


 
   

jeudi 13 mars 2014

Episode 1 : Nous ne sommes pas seuls !

Et heureusement, sinon, je serais moi-même tombée dans le piège.
 
Je veux parler dans ce post de toutes ces maisons d'éditions à compte dit participatif qui vous font miroiter le succès, l'acceptation d'un manuscrit, le tout pour 3000€... pas un sou de plus (tarif moyen constaté pour un roman de 300 pages). Quand on est jeune, qu'on écrit, qu'on rêve de reconnaissance, il est aisé de se faire prendre. Ouf, ma meilleure amie m'a sauvée (merci, ma poule !). Non, ceci n'est pas une "vraie" maison d'édition. Comme me glissait Maxime Chattam au creux de l'oreille (si, si, pour de vrai, je lui ai même fait deux fois la bise dans la même soirée), on ne doit pas payer pour être édité (à moins de s'autoéditer, mais c'est encore différent). Et c'est pour éviter que d'autres, comme j'ai failli moi-même, ne tombent dans ce piège que j'ai décidé de créer ma propre maison d'édition à compte d'éditeur, ( du genre des "vraies" quoi). Dans une maison d'édition à compte d'éditeur, l'auteur ne paye rien. C'est l'éditeur qui s'occupe de tout (couverture, correction, publicité, impression, etc, etc.) ! L'auteur reçoit des dividendes sur les ventes de son livre, en général entre 7% (chez Gallimard par exemple. C'est peu, mais, si vous êtes édité chez Gallimard, il y a des chances pour que vous vendiez quelques milliers d'exemplaires) et 14% avec une moyenne autour de 10%. De fait, étant donné que l'éditeur paye, il est beaucoup plus exigeant quant à la qualité des manuscrits acceptés. Il faut qu'il y croit, à votre histoire (d'où mon pseudo, "I want to believe"). Dans les maisons à compte participatif, ils s'en foutent, c'est l'auteur qui paye et si ça ne se vend pas, ils diront que c'est votre faute, que le manuscrit n'était pas si bon que ça, en fait. Ils auront l'argent et vous, vous l'aurez dans l'os.
 
Je crois qu'à ce stade, vous avez compris, amis auteurs. Si on vous demande de l'argent pour vous éditer, fuyez !